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 Eau potable 

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 Conférence du 8/12/04

 Généralités

 


 " Celle qui s'échappe naturellement de nos robinets (au point qu'on ne se demande presque jamais comment elle a pu arriver jusqu'à nous… dans cet état !) est une infatigable voyageuse, qui transite d'océans en nuages, infiltre les sols, fait parfois des pauses interminables dans les lacs ou les glaces des pôles, ressurgit à la surface pour mieux bondir dans les ruisseaux, les rivières ou se cacher dans les cavités souterraines.
Au passage elle s'améliore ou se détériore, c'est selon. Il faut souvent la traiter, la transporter, la stocker avant qu'elle ne remplisse nos baignoires ". "
Les défis de l'eau ", document édité à l'occasion de la semaine de la science en région Languedoc-Roussillon, 1998

 Ressources  mars 02

 

 Ressources mondiales

L'eau douce utilisable pour l'eau potable, représente moins de 1% de la masse globale d'eau sur la terre.
Elle est mal répartie à la surface du globe, les 2/3 de l'humanité ne dispose pas d'eau saine. L'accès à l'eau est inégal, dans les pays en voie de développement, les points d'eau sont souvent loin des habitations et l'eau en est souvent polluée. Une femme peut consacrer jusqu'à 5 heures par jour pour rechercher de l'eau, avec un poids de 15 à 20 Kg sur la tête.
L'absence d'eau potable et d'assainissement sont facteurs de mortalité

 Ressources en France


La France compte 32406 captages dont 96% sont des captages d'eau souterraine (puits, forages ou sources) et seulement 4 % sont des captages d'eau superficielle (lacs ou cours d'eau).
Si l'on compare par contre ces deux types de ressources en terme de production d'eau, la différence est beaucoup moins importante, puisque les 1295 captages d'eau superficielle produisent 37 % du volume distribué annuellement.
Pour 93% des captages en eau superficielle, les limites impératives de la directive européenne 75.440/CEE sur la qualité des eaux brutes sont respectées.
Pour les 80 captages en eau superficielle qui ne respectent pas cette limite, le problème dominant est celui des nitrates, principalement dans l'ouest de la France.
La France compte 29142 unités de distribution (UDI) dont 2109 ont plus de 5000 habitants. Les unités de distribution de plus de 5000 habitants desservent 73 % de la population française. 72% d'entre elles sont exploitées sous le régime de l'affermage ou de la concession.

 Ressources en Languedoc-Roussillon

L'eau potable représente environ 350 millions de m3 prélevés en 1989, dont 90% viennent des eaux souterraines. L'accroissement des volumes prélevés a été de 5,4% par an, dans les 10 dernières années. Progression qui s'explique d'une part par un certain dynamisme démographique, d'autre par le développement du tourisme, notamment en secteur littoral. Chaque période de sécheresse montre la vulnérabilité de la ressource qui, bien qu'excédentaire actuellement, apparaît (en particulier sur le littoral) comme déficitaire à terme.

 Gestion en France  mars 02

 

 L'usage de l'eau a fait l'objet de réglementation depuis les temps les plus anciens. La législation a évolué avec l'accroissement des usages et des besoins.
A partir des années 50, le développement rapide des besoins en eau et des pollutions a obligé le gouvernement à mettre en place la loi du 16 décembre 1964 " sur le régime et la répartition des eaux et la lutte contre leur pollution ".

Six bassins hydrographiques sont créés autour des grands fleuves, en fonction d'un découpage naturel suivant les lignes de partage des eaux :
. Loire-Bretagne, 155 000 km2,
. Adour-Garonne,115 000 km2,
. Rhône-Méditerrannée-Corse, 129 000 km2,
. Rhin-Meuse, 32 000 km2,
. Artois-Picardie, 20 000 km2
. Seine-Normandie, 97 000 km2.

Le Languedoc-Roussillon dépend du Bassin Rhône-Méditerrannée-Corse, qui s'étend sur 9 régions (dont 5 en quasi-totalité) et 30 départements.

 Chaque bassin est doté d'une Agence de l'eau et d'un Comité de Bassin.

Les agences de l'eau sont des établissements publics de l'Etat qui doivent contribuer à préserver et à développer les ressources en eau et leurs milieux naturels, à lutter contre les pollutions.
Elles ont un rôle de conseil technique auprès des élus, des industriels, des agriculteurs et des associations pour leur apporter, en collaboration avec les services de l'Etat, une vue d'ensemble des problèmes de l'eau ainsi que les moyens financiers pour entreprendre les travaux nécessaires.
Leurs ressources financières proviennent des redevances versées par les différents utilisateurs de l'eau pour la pollution qu'ils effectuent. Les fonds ainsi collectés sont répartis en fonction de programme d'intervention d'une durée de 5 ans.
L'Agence de l'eau a accordé 46 millions d'euros d'aide au département de l'Hérault en 2000. Dans le même temps, les redevances prélevées ont été de 25,5 millions d'euros. (magasine du département de l'Hérault, janvier 2002).
Le ministère de l'environnement, créé en 1971, est chargé de la coordination entre les ministères concernés par l'eau. Il planifie la politique nationale et exerce la police des eaux, la police des établissements classés (industries…) et la police de la pêche. La direction de l'eau (crée en 1992) regroupe toutes les compétences et prérogatives dans le domaine.
Le contrôle de l'Etat sur la qualité des eaux distribuées est exercé par le préfet, avec le concours de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS).

 Par la loi du 3 juillet 1992, il est dit : " l'eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d'intérêt général. ".
 La loi confie au Comité de Bassin
l'élaboration de SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des eaux) qui ont pour vocation de fixer pour chaque bassin hydrographique, les objectifs généraux d'utilisation et de protection des ressources en eau. . Ils sont élaborés à l'initiative de l'Etat, par le Comité de Bassin qui associe à ses travaux les représentants des administrations, des conseils régionaux et généraux concernés.
'harmonisation des différents SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux), ce sont des documents qui établissent un diagnostic de l'état des ressources en eau et des milieux aquatiques, fixent des objectifs et définissent les actions et mesures correspondantes. Ils sont élaborés, révisés et suivis par une commission locale qui associe des représentants des élus, des usagers concernés (riverains, associations, organisations professionnelles…), et de l'état (DIREN,DRIRE,DDE….).
 Consommation  mars 02

 

  La consommation d'eau a été multipliée par presque 10 au 20ème siècle.

 Les consommation nettes totales (volumes d'eau non restitués au milieu aquatique) en 1995 ont été estimées à environ :

68% (5 milliards de m3) pour l'agriculture (irrigation)
24% l'alimentation et l'eau potable
5% l'industrie
3% l'énergie

L'agroalimentaire, l'industrie de la pâte à papier et la métalurgie sont les plus gros consommateurs du secteur de l'industrie.
L'eau prélevée pour le fonctionnement des centrales électriques est presque intégralement restituée.
Données de l'IFEN 1995

 Infos +

 

 Ministère  www.environnement.gouv.fr/rhône-alpes/bassin-rmc/
 Agence de Bassin Rhône Méditerranée Corse (RMC)  www.eaurmc.fr
 Réseau de données sur le bassin RMC http://rdb.eaurmc.fr
 Institut français de l'environnement; service statistique du ministère  www.IFEN.FR
 Agence de l'eau  www.eaufrance.tm.fr
   

 Production

 

 Approvisionnement

La distribution publique d'une eau de qualité constitue une exigence indiscutable.

L'obtention de cette qualité est conditionnée par un choix judicieux de la ressource en eau et par la protection et l'entretien de ces points d'eau.

 L'alimentation en eau potable est un service public communal, placé sous la responsabilité du maire. Certaines communes se regroupent en syndicats. La gestion du service de l'eau peut être assurée en régie directe (par le personnel des mairies) ou en affermage ou concession (sociétés privées). En France 80% de l'eau est ainsi privatisée.

 Production

L'exploitation de l'eau potable de Béziers a été donnée en concession à la Lyonnaise des Eaux de France depuis 1942.
L'alimentation en eau potable représente une production annuelle de 30 000 m3 par jour en période normale et de 37 000 m3 en période estivale. Cette eau est captée dans la nappe d'accompagnement de l'Orb.
L'infiltration des eaux de l'Orb dans le sol s'étend sur plusieurs mètres de chaque côté des berges de la rivière et forme ainsi une nappe alluviale, épaisse d'une quinzaine de mètres, c'est une sorte d'éponge qui filtre naturellement l'eau à travers ses cailloux, graviers, sables, limons… La nappe utilisée est protégée par 5 à 6 mètres d'alluvions limoneux à très faible perméabilité et à haut pouvoir filtrant qui surmontent les alluvions aquifères, ce qui garde l'eau très propre.
Le maintien de cette nappe dépend principalement du niveau du fleuve, réglé par les barrages de Bagnols et de Tabarka en aval des captages.
Les sites de captages sont installés sur d'anciens bras morts comblés, ils forment comme des rivières souterraines filtrantes.

 Captages

Trois sites de captage ont été installés
1.sur l'île de Tabarka : 12 000 m 3, 2 puits,
2.dans la pleine de Rayssac : 15 000 m3, 3 puits,
3.au Carlet : 25 000 m3, 8 puits.
Total : 52 000 m3

 Chaque site de captage est entouré d'un périmètre de protection défini par la loi (article 113 du Code Rural, article L.20 du Code de la Santé, Décret 67-1093 du 15/12/1967 et circulaire interministérielle d'application du 10/12/1968) qui interdit de construire, de déposer des polluants, de réaliser des excavations dans le sol, le sous-sol, le lit de la rivière.
- Les périmètres de protection immédiats sont clos afin d'y interdire toute pénétration de l'homme et des grands animaux. Ici, ils sont réduits au minimum, 2 m, grâce à la présence protectrice de couches de limons. Les ouvrages bétonnés sont surélevés pour être à l'abri des crues maximales.
- Le périmètre de protection rapproché va d'environ Saint Hippolyte à Villenouvella et englobe le lit de l'Orb.
- Le périmètre de protection éloigné s'étend du Carlet à Lignan.
 Ces périmètres devraient être revus prochainement pour correspondre aux nouvelles normes et tenir compte des changements d'occupation des sols et de l'amélioration des connaissances concernant la circulation des eaux souterraines.
 Pour sensibiliser la population à la présence d'une ressource d'eau captée à protéger, les périmètres de protection devraient être signalés sur le terrain : indication sur les voies d'accès.
 Le champ captant de Carlet-Raissac-Tabarka s'étend sur trois communes, qu'il alimente en eau potable : Béziers, Lignan, Maraussan, mais aussi les communes de Boujan sur Libron, Valras, Sauvian, Serignan, Nissan, et Vendres en appoint lorsque la nappe astienne est trop basse et en période de pointe (estivale…).
 Traitement  mars 02

 

 L'eau captée dans les puits est naturellement potable, grâce à son passage à travers les éléments du sol.


Une partie de cette eau (Tabarka) est envoyée directement dans le réseau après chloration (acide hypochloreux), l'autre partie est envoyée à l'usine de traitement du Carlet afin d'être chlorée et mise sous pression pour atteindre les hauteurs de Béziers.
L'apport de chlore évite la prolifération bactérienne dans les canalisations, c'est le même principe que la désinfection des piscines avec des dosages beaucoup plus faible. C'est ce qui donne une odeur et un goût parfois désagréable.

 Adduction

Des canalisations transportent l'eau dans des conduites de composition très variées
. du Carlet à Béziers : 3 conduites, d'un diamètre de 400, 450 et 500 mm,
. de Tabarka à Béziers, sur une distance de 6 km : 1 conduite de 600 mm.

 Analyses

Pour préserver la potabilité de l'eau, des analyses sont régulièrement effectuées sur les sites de production et sur différents points du réseau, ce qui représente environ 2200 déterminations analytiques.
Cette surveillance est effectuée par le service communal d'hygiène et de santé de Béziers ainsi que par la DDASS (Direction Départementale d'Action Sanitaire et Sociale). Les analyse sont confiées à l'institut Buisson-Bertrant (laboratoire officiel du département).
De plus la Lyonnaise des Eaux effectue des mesures d'auto-surveillance.

 Contrôle de la qualité de l'eau
Les données de contrôle sont exposés tous les mardis en Mairie, à côté de l'état civil.
 Stockage  mars 02

 

 L'eau du Carlet arrive à Béziers dans 2 réservoirs situés route de Bédarieux, au point le plus élevé de la ville (120m), où elle est stockée :
. Château d'eau du Rouat : 4 réservoirs de 5000 m3 et 1 château d'eau de 500 m3
. Bassin réservoir de la Courondelle : 3000 m3
Leur capacité correspond à la consommation moyenne de Béziers pendant 24 heures.
Le stockage de l'eau potable permet de répondre à tout moment à une demande du consommateur qui varie en cours de journée.
 Les châteaux d'eau sont placés de préférence sur des hauteurs, afin de profiter de la force de gravitation, qui fait s'écouler l'eau vers le point le plus bas. De plus on se sert du principe des vases communicants pour faire monter l'eau jusqu'au dernier étage des immeubles et maintenir une pression constante dans le réseau.
 L'eau est ensuite distribuée à tous les habitants, grâce à 400 Kms de canalisations , et d'un diamètre allant de 100 à 600 mm. Elles alimentent aussi les bouches et poteaux d'incendie, ainsi que 51 fontaines.
 Les canalisations ont été réalisées en matériaux aujourd'hui interdits (plomb…), elles sont changées régulièrement par tranche de travaux.

 

 On estime en France que les pertes d'eau dans le réseau peuvent atteindre jusqu'à 20%.

 Consommation

 

 Chiffres  mars 02

 

 La consommation d'eau a été multipliée par presque 10 au 20ème siècle.
Actuellement elle est de 120 à 250 litres par jour par habitant.
 Besoins domestiques
Vaisselle à la main: 10 à 20 l
Lave vaisselle: 25 à 40 l
Préparations culinaires: 7 l
Ménage: 50 à 150 l par jour par habitan
Lave-linge: 80 à 100 l
 Hygiène
Toilette8 à 10 l
Bain150 à 200 l
Douche60 à 80 l
Chasse d'eau6 à 12 l
 Autres
Lavage voiture: 150 à 200 l
Arrosage jardin: 17 l par m2
Piscine privée: 50 à 80 000 l
 Facture  mars 02

 

 Les prix sont en général plus élevés en milieu rural qu'en milieu urbain, et plus élevés en gestion déléguée qu'en régie.
 La commune de Béziers a confié la gestion du service de l'eau à une entreprise privée la Lyonnaise des eaux de France. Le prix de l'eau doit avoir reçu l'accord du maire.
 Pourquoi des variations d'une commune à l'autre ?
1. Pour le service de distribution :
. il varie en fonction de certains facteurs physiques et géographiques : qualité et proximité de la ressource utilisée, densité de la population desservie,
. causes financières : remboursement des emprunts, constitution de provision pour l'extension ou le renouvellement des installations,
. montant des subventions accordées par le département ou l'agence de l'eau.
2. Pour le service d'assainissement :
Il s'agit souvent de commune n'ayant pas encore de réseau d'assainissement ou bien situées en zone sensible et nécessitant des travaux plus importants.
Les travaux d'assainissement autonome, qui sont directement à la charge des habitants, ne se répercutent pas sur la facturation de l'eau.
3. Pour les taxes et redevances annexes :
Les redevances prélèvement et pollution dépendent des barèmes fixés par chaque agence de l'eau.
 La taxe perçue par le FNDAE (Fonds National pour le Développement des Adductions d'Eau) et la TVA sont homogène sur le territoire national.
 Economie  mars 02

 

 Une fuite d'eau à un robinet représente 4l par heure, une chasse d'eau mal réglée gaspille environ 100 m3 d'eau par an.

 Gestes écolos
Fermer le robinet pour se laver les dents, utiliser de préférence un gobelet
Fermer le robinet en se lavant les mains
Prendre plutôt une douche qu'un bain
Bien remplir les machines à laver le linge ou la vaisselle avant de les mettre en route
Choisir une chasse d'eau à 2 vitesse, ou mettre une bouteille remplie d'eau dans les réservoirs pour limiter le volume d'eau
Arroser plutôt en fin d'après midi pour éviter l'évaporation trop rapide
Penser à récupérer l'eau de pluie

 Assainissement

 

 Le développement de l'activité humaine produit inévitablement des rejets de polluants. Les eaux polluées détériorent l'environnement mais entraînent aussi des risques de pénurie. L'assainissement des eaux usées est donc un impératif , il a pour objectif de les collecter, puis de les épurer afin de les rejeter dans le milieu naturel.
 Eaux usées  mars 02

 

 Elles proviennent de différents usages domestiques de l'eau, et se répartissent
. en eaux ménagères, qui proviennent des salles de bains, cuisines : qui sont chargées en détergents, graisses, solvants, débris organiques…
. en eaux " vannes " , venant des toilettes : chargées de matières organiques azotées et germes fécaux.
 La pollution journalière par personne est de :
. 70 à 80 grammes de matières en suspension (matière organique ou minérale sous forme de particules),
. 60 à 70 g de matières organiques,
. 15 à 17 g de matières azotées,
. 4g de phosphore
. plusieurs milliards de germes pour 100 ml.
source:L'assainissement des eaux usées, Centre d'Information sur l'eau, janvier 1997
 Collecte  mars 02

 

 La collecte s'effectue par l'évacuation des eaux usées dans les canalisations d'un réseau d'assainissement appelé aussi collecteur.
 Il existe deux types de réseaux de collecte :
. le réseau unitaire qui évacue dans la même canalisation les eaux usées domestiques et les eaux pluviales. C'est un système économique (un seul réseau à construire et à gérer) et simple (pas d'erreur de branchement). Mais son gros inconvénient est de devoir anticiper la dimension des collecteurs et de la station d'épuration, en fonction de la pluviométrie. C'est une gageure dans les pays à régime méditerranéen avec ses pluies torrentielles.
. le réseau séparatif qui collecte les eaux domestiques et pluviales dans des canalisations séparées. Il a l'avantage d'éviter les risques de débordement d'eaux usées dans le milieu naturel, et de maîtriser le flux et la concentration des pollutions qui entrent dans la station d'épuration .
 Dans le collecteur, les eaux usées sont transportées par gravité, ou en passant par des stations de relèvement si le terrain ne permet pas un écoulement suffisant jusqu'à la station d'épuration.
 Les canalisations s'encrassent et sont menacées par l'érosion et la corrosion. Elles doivent être régulièrement inspectées et curetées, ainsi que les ouvrages annexes (bouches d'égout, bassins de retenue, postes de relèvement, déversoirs d'orage…).

 A Béziers
. 400 kms de canalisations
. 8 stations de relèvements :
. un réseau unitaire en centre ville
. un réseau séparatif dans certains nouveaux quartiers.

en moyenne 21 000 m3 par jour d'eaux usées et pluviales arrivent à la station

 Station d'épuration  mars 02

 

 Les biterrois produisent quotidiennement 5 tonnes de déchets organiques mélangés aux eaux usées.
 Une station d'épuration du tout à l'égout n'a été créée à Béziers qu'en 1968, améliorée en 1976, la ville s'est dotée en 2002 d'une nouvelle station , après 7 ans d'études et de réflexions (67 millions de F, subventionnés à hauteur de 26 millions de F par l'Agence de l'eau).
Elle est située, sur le site de l'ancienne, à la Plaine Saint Pierre , sur un hectare. Elle a une capacité de 85 000 Equivalent-Habitant (quantité moyenne de pollution produite en un jour par une personne). Comme tout le reste du réseau d'eau, elle est gérée par la Lyonnaise des Eaux de France (contrat de concession signé en 1993 jusqu'en 2015).
 Elle a pour objectif de dépolluer suffisamment les eaux usées pour ne pas altérer la qualité du milieu naturel dans lequel elle les envoie. Pour se mettre en conformité avec les normes contemporaines (loi sur l'eau de 1992), elle doit rejeter de 5 à 10% de pollution diluée dans l'Orb.
 Fonctionnement
- Le relevage
pousse l'eau au niveau de la station à l'aide de pompes.
- Le pré-traitement
élimine les plus gros déchets à l'aide de grilles : dégrillage, ensuite dans un bassin, les sables et graviers se déposent au le fond : dessablage, en même temps les graisses remontent grâce à une injection d'air, pour être collectées à la surface : déshuilage.
- Les traitements bactériologiques : décantation primaire
Dans 2 bassins d'aération (43 m de diamètre sur 8 m de profondeur), les matières organiques sont dégradées par l'action de micro-organismes inoculés dans l'eau qui se développent rapidement grâce à une bonne oxygénation .
Les matières organiques dégradées se déposent par floculation au fond du bassin.
Environ 70% des matières en suspension sont ainsi récupérées et forment les boues primaires.
- La clarification
Dans 2 bassins " clarificateurs ", l'eau se décante et produit les boues secondaires
L'azote et le phosphore, traités par voie biologique dans les bassins d'aération , subissent un traitement complémentaire physico-chimique (par chlore-férique) en été.
L'eau ainsi clarifiée est rejetée à l'Orb.
On peut estimer que cette eau est dépolluée de 90 à 95%. En France le rendement moyen d'une station d'épuration est de 70% .
 Les inondations dues à l'Orb, pouvant exceptionnellement franchir la digue qui protège le site, les 4 bassins dépassent le sol de 2m 50 .
 Traitement des boues
Le traitement de un mètre cube d'eau usée produit de 350 à 400 grammes de boues. La station d'épuration de Béziers traite en moyenne 1200 tonnes de boues par an.
Elles sont déshydratées en grande partie, pour être ensuite compostées.

 Compostage
Les boues sont mélangées à des " produits structurants " (déchets de taille, palettes déchiquetées…), puis mises en andains qui seront travaillés pendant 2 à 3 mois, avant d'arriver à maturité.

Il ressort 6 000 à 8 000 m3 de compost par an.
Ces boues traitées seront épandues sur des terrains agricoles : la moitié sur Béziers, l'autre sur Maraussan, Montblanc , Bessan et Villeneuve les Béziers. Un suivi agronomique sera fait sur 10 ans.
Si de nouvelles normes interdisaient l'épandage, le compost serait enfoui ou incinéré.

 Les eaux pluviales
Elles vont dans des bassins de décantation avant d'être rejetées dans l'Orb.
 Surveillance
La Lyonnaise des Eaux de France fait de l'auto-surveillance tout au long des traitements.
 Gestes écolos  mars 02

 

  Les produits à risques, tels les huiles, les substances toxiques ou inflammables (peintures, solvants, insecticides…), les médicaments…., ne sont pas à mettre dans les éviers, lavabos ou toilettes, tous ces produits peuvent détériorer les installations d'assainissement ou engendrer des risques pour le personnel d'entretien, de plus ils sont très difficiles à traiter. Les porter à la déchetterie.
Les coton-tiges, serviettes hygiéniques, préservatifs sont à lancer à la poubelle.
Diminuer les doses de tous les détergents ménagers (on en met plus souvent trop que pas assez), lire les notices pour doser les lessives selon la dureté de l'eau et la quantité et saleté du linge.
Nettoyer régulièrement après chaque utilisation les filtres à saletés des éviers, bains, douches, lavabos, pour éviter l'engorgement des siphons. Utiliser de préférence la ventouse pour les déboucher plutôt qu'un produit chimique (1l de débouche-canalisation rejette en moyenne 1/5 ème de soude caustique).
Essayer le savon de Marseille, la lessive sans phosphate et les produits bio-dégradables, alternatifs.

 

 Conférence  décembre 2004

 

 "QUELLE EAU POTABLE A BEZIERS ?"

De Marilyne Cislaghi

 

Alors que la population mondiale a triplé au cours du XXè siècle, l'utilisation des ressources en eau a été multipliée par six. Cependant, encore 1 personne sur 5 est privée d'eau potable et la moitié de l'humanité ne dispose pas de système d'assainissement ou de traitement des déchets.
En France, nous ne nous rendons même plus compte de nos gestes au quotidien nécessitant l'utilisation d'eau. Lorsque nous ouvrons le robinet, l'eau potable coule à flots pour aller rejoindre les égouts et cela nous semble normal.
Avec ses 72 0000 habitants et une consommation de 4 000 000 de m³, comment est gérée l'eau potable à Béziers ?
C'est la question à laquelle nous allons essayer de répondre ce soir.

 

 

Retour sur la situation mondiale

 

Il est bien connu que la Terre est également appelée " planète bleue " puisque environ ¾ de notre planète sont recouverts d'eau. Cependant, des études montrent que nous risquons de manquer d'eau potable dans les années à venir. Pourquoi ?
Pour comprendre cela, il faut revenir sur la quantité d'eau disponible pour la fabrication de l'eau potable. Imaginons que toute l'eau de la planète est contenue dans ce seau de 10 litres (100 %). Pour pouvoir rendre de l'eau potable, il faut de l'eau douce. Sur ces 10 litres d'eau, seulement 300 ml sont de l'eau douce (3 %). Et parmi cette eau douce, 200 ml sont sous forme de glaciers donc inutilisables pour produire de l'eau potable (2 %). Il nous reste donc 100 ml d'eau pouvant servir à alimenter nos robinets (1 %). Sur cette eau restante, les eaux souterraines représentent 90 ml (0,9 %) et les eaux de surface 10 ml (0.1 %). Nous disposons donc uniquement de 1 % de l'eau de la planète pour produire de l'eau potable. L'augmentation de notre consommation en eau et la pollution des milieux naturels ne font que restreindre cette quantité d'eau disponible.

 

 

L'eau en France

 

1 - Les ressources :

Il est évident qu'en France nous ne manquons pas réellement d'eau compte tenu de notre géographie et de notre climat.
Chaque année, la France reçoit en moyenne 440 milliards de m³ de précipitations dont 61 % s'évaporent, 16 % alimentent les cours d'eau et 23 % s'infiltrent pour constituer des nappes souterraines. Au total, les ressources en eau disponibles s'élèvent en moyenne à 191 milliards de m³ par an, ce qui équivaut à 3562 m³ par personne et par an
Actuellement, 60 % des prélèvements en eau dans la nature s'effectuent dans les nappes souterraines et 40 % dans les eaux de surface (rivières, lacs et retenues).

2 - Les usages de l'eau :

Les usages de l'eau ne se limitent pas à la consommation domestique mais également à l'agriculture, la santé, les industries…

L'eau potable (usages domestiques ou collectifs) correspond à 24 % de l'eau consommée.
L'énergie représente 3 % de l'eau consommée (l'eau est essentiellement utilisée pour refroidir les centrales thermiques ou nucléaires mais l'intégralité est restituée à la nature).
L'agriculture représente 68 % de l'eau consommée (l'eau est surtout utilisée pour l'irrigation). Pour produire 1 kg de maïs, 454 litres d'eau sont nécessaires.
L'industrie représente 5 % de l'eau consommée (l'eau entre en compte dans la fabrication d'objets et de matériaux). Pour fabriquer une tonne de papier, il faut environ 500 m³ d'eau.

 

 

L'eau à Béziers

 

1 - Un peu d'histoire :

En 1827, l'ingénieur Cordier met en route une machine à vapeur qui puise l'eau de l'Orb et l'envoie dans les fontaines de Béziers.
En 1846, Cordier abandonne l'idée de la machine à vapeur et achète le Moulin de Bagnols pour alimenter en eau la ville de Béziers.
En 1864, l'ingénieur Dellon découvre le site de Carlet (entre Béziers et Lignan sur Orb). L'eau est à présent pompée dans la nappe souterraine.
En 1942, la ville de Béziers confie la distribution de l'eau à Lyonnaise des Eaux France.
En 1968, une nouvelle pompe est installée dans l'Orb. L'eau pompée est envoyée dans un canal qui alimente en eau la nappe souterraine.
Aujourd'hui ce canal n'est plus utilisé mais l'usine de traitement de l'eau potable de Béziers se situe toujours à Carlet.

 

2 - Qu'est-ce qu'une eau potable ?

C'est une eau que l'on peut boire tous les jours pendant 100 ans sans risquer de tomber malade.
Lorsque l'on consomme de l'eau minérale, il est préférable de changer souvent de marques afin d'éviter un trop plein de tel ou tel minéral et une carence dans d'autres minéraux. Certaines eaux minérales ne pourraient passer avec succès les tests de potabilité de l'eau du robinet de part leur concentration en un minéral précis.

 

3 - Les forages :

Sur le site de Carlet, il y a 8 puits qui permettent de prélever l'eau dans la nappe d'accompagnement de l'Orb. D'autres forages ont été creusé : 1 sur l'île de Tabarka et 3 à Raissac.
Ces puits sont surélevés pour éviter l'inondation des forages lorsque l'Orb est en crue.

La nappe d'accompagnement de l'Orb se situe sous le fleuve. Son eau est presque potable car elle a déjà été filtrée par des couches de sable et de graviers. Une couche d'argile imperméable permet de maintenir cette nappe à 15-20 mètres de profondeur.

Afin de respecter la loi sur l'eau du 3 janvier 1992, les points de captages doivent être protégés par un périmètre de protection :
- le périmètre de protection immédiate : il correspond au terrain d'implantation de l'ouvrage et de ses abords (acquisition par la collectivité, empêcher la détérioration des ouvrages, éviter les déversements et infiltrations de polluants, activités interdites).
- le périmètre de protection rapprochée : il doit protéger efficacement le captage vis à vis de la migration souterraine de substances polluantes (interdictions et prescriptions particulières).
- le périmètre de protection éloigné : il correspond à la zone d'alimentation du point d'eau (facultatif, réglementation des activités pouvant nuire à la qualité des eaux souterraines).
Après étude, le Conseil Départemental d'hygiène donne son avis sur les mesures de protection proposées. Le Préfet, après avoir pris connaissance de tous ces avis, prend l'arrêté de déclaration d'Utilité Publique qui constitue le document officiel de protection.

A Béziers, l'arrêté de DUP est en cours.

 

4 - Le traitement :

A Béziers, le traitement de l'eau est assez simple puisque la nappe d'accompagnement de l'Orb est de bonne qualité. On y ajoute du chlore gazeux pour détruire les bactéries (chloration).
Depuis la mise en place du plan Vigipirate, la quantité de chlore a augmenté afin d'atteindre l'exigence de 0.3 mg/l au départ de l'eau et le maintien d'un résiduel de 0.1 mg/l en tout point du réseau de distribution. LDEF envisage en renfort la mise place de vidéosurveillance à l'usine de Carlet et près des champs captants.

 

5 - Les analyses :

Sur place, 2 boîtiers électroniques effectuent des analyses en continu sur la chloration et la turbidité de l'eau. LDEF s'autocontrôle en réalisant sur sites (Carlet, Raissac et Tabarka) ses propres analyses portant sur le pH, le chlore actif, le chlore total, les pesticides, la turbidité et la température. Des analyses sont également effectués dans les réservoirs d'eau potable et directement sur le réseau de distribution.
Les analyses officielles sont effectuées dans un laboratoire par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS). Ainsi, une soixantaine de paramètres sont contrôlés à la fréquence déterminée par l'arrêté préfectoral de décembre 2001.

 

6 - Le stockage sur le site de Carlet :

L'eau traitée est stockée dans un grand réservoir fermé appelé bâche, construit au sol et en béton armé. Elle peut contenir 1000 m³ d'eau potable.
7 - La distribution :

Une fois contrôlée et rendue potable, l'eau est envoyée à l'aide de 4 grosses pompes de refoulement vers de grands réservoirs :
- le Rouat a une capacité de stockage de 500 m³
- la Courondelle a une capacité de stockage de 3000 m³
- les 4 réservoirs principaux ont une capacité de stockage de 20 000 m³
Les 3 réservoirs totalisent 23 500 m de réserves ce qui correspond à 66 % des besoins journaliers pour Béziers.

Ensuite, un réseau de canalisations souterraines prend le relais et achemine l'eau potable aux habitations et autres robinets.

Concernant la nouvelle réglementation sur l'eau destinée à la consommation humaine, la concentration en plomb maximale admissible a été fixée à 25 microgrammes/l pour atteindre un max. de 10 microgramme/l en 2013.
La collectivité met actuellement en place avec LDEF, un programme pluriannuel d'élimination des branchements en plomb. Ainsi, en 2001, 57 branchements en plomb ont été changés ; 109 en 2002 et 115 en 2003. Au 1er janvier 2004, 46 % des branchements étaient en plomb (10 000 sur 25 000).
De plus, un léger traitement devra être infligé à l'eau produite afin de faire passer le pH de 7 à 7,5 pour diminuer le potentiel de dissolution du plomb par cette eau.

 

8 - L'épuration des eaux usées :

Les eaux usées domestiques (vaisselle, lessive, WC…) et industrielles doivent être dépolluées avant d'être rejetées dans la nature.
L'eau consommée et salie est collectée et envoyée via les égouts vers la station d'épuration.
Les pollutions chimiques et organiques sont éliminées grâce à un traitement biologique. Ainsi, 6 000 000 de m³ d'eaux usées et pluviales sont dépollués chaque année avant de retourner dans l'Orb.

 

9 - La facturation :

Votre facture d'eau est divisée en 3 parties :
- l'alimentation en eau potable représente 42 % du coût total (production d'eau potable, analyses, réseau de distribution, entretien et investissement).
- la dépollution des eaux usées (réseau d'assainissement, épuration, entretien et investissement).
- les taxes et redevances : elles aident à l'ensemble des communes à investir contre la dépollution et favorisent la solidarité entre communes ; cette part comprend également la TVA 5.5 % (produit alimentaire).

Le prix de l'alimentation en eau potable a augmenté de 4.18 % de 2003 à 2004 car le prix de l'eau a lui-même augmenté de même que la surtaxe de l'agglomération.
Le prix de l'assainissement a diminué de 0.38 % de 2003 à 2004 notamment grâce à la diminution de la redevance de lutte contre la pollution.
Les économies d'eau à la maison

 

1 - La chasse au gaspi :

- Préférez la douche (60 à 80 litres soit 0.21 €) au bain (200 litres soit 0.60 €)
- Fermez l'arrivée d'eau lorsque vous vous savonnez (installation d'un stop-douche : pas besoin de régler à nouveau la température de l'eau ; évite les risques de brûlure chez les enfants)
- Fermez le robinet pendant le brossage des dents (perte : 20 litres soit 0.06 €)
- Installez un bouton double conso à la chasse d'eau ou mettre des briques dans le réservoir d'eau pour diminuer le volume d'eau
- Récupérez l'eau de pluie pour l'arrosage et le lavage de la voiture (200 litres soit 0.60 €) NB : il existe des endroits où l'eau de lavage est recyclée
- En été, arrosez votre jardin le matin ou le soir pour limiter l'évaporation (utilisez un goutte à goutte)
- Utilisez votre lave vaisselle lorsqu'il est plein (30 litres soit 0.09 €).
NB : la vaisselle à la main coûte 0.05 € à condition de ne pas laisser l'eau couler ; préférez de l'électroménager de catégorie A (faible en consommation énergétique et en consommation d'eau).
- Utiliser votre lave-linge lorsqu'il est plein (100 litres soit 0.23 €).
NB : préférez de l'électroménager de catégorie A (faible en consommation énergétique et en consommation d'eau).

 

2 - La chasse aux fuites :

Un robinet qui fuit :
- goutte à goutte : 300 litres par jour soit 45 000 litres par an soit 135 € par an
- mince filet d'eau : 60 litres par heure soit 7 baignoires par jour soit 4.30 € par jour

Une chasse d'eau qui coule :
16 litres par heure soit 220 000 litres par an soit 660 € par an

Un joint mal serré ou une fissure :
Plusieurs centaines de litres d'eau par jour soit 400 € par an