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La basse plaine de l'Aude | |
Les zones humides, où se rencontrent et se mêlent la terre et l'eau, sont les milieux naturels les plus variés et les plus productifs du monde en matière vivante, après les forêts tropicales. " Né d'un lent processus géologique où
se conjugue mer, vent, sable et fleuves, un chapelet de lagunes,
unique par son importance, sa valeur et sa beauté, caractérise
la côte languedocienne. Ces étangs, peu profonds
et de taille variable, couvrent aujourd'hui près de 40
000 hectares. Continuer à supprimer, combler partiellement lagunes
et étangs, et les laisser se dégrader portent atteinte
à l'équilibre naturel de la région. La préservation
de ces espaces, de ce patrimoine, de cette ressource économique
doit reposer sur des protections fortes : sites classés,
réserves naturelles et arrêtés de biotope,
acquisitions du Conservatoire du littoral
Elle doit être
accompagnée d'une mise en place de la gestion globale
de l'écosystème lagunaire incluant les eaux marines,
les échanges avec la mer et leur bassin versant. Mesures de protection |
La basse plaine de l'Aude; Auteur: association Pégase | mars 02 |
La basse plaine de l'Aude, bordée par le massif de
la Clape et le plateau de Vendres, est une vaste zone humide
et lacustre de 60 km² relativement préservée
jusqu'ici de l'urbanisation et de l'artificialisation. Elle a
été créée dans l'ancien delta du
fleuve qui a comblé progressivement son estuaire lors
de ses inondations. Elle comprend un ensemble
d'étangs desservis par un réseau de canaux, ceux
de la Matte, Vendres et Pissevaches auxquels se rattachent ceux
de Capestang, Poilhes et Montady. Une grande diversité écologique : Les berges de l'Aude, constituées d'alluvions, sont plus hautes que sa vallée, et les terres sont d'autant plus basses et humides qu'elles sont plus éloignées de la rivière. Cet espace se caractérise donc par une grande diversité de terrains en fonction du niveau, du degré d'humidité et de salinité, et de la composition des sols. Cela entraîne une importante diversité des milieux et des types de végétation (depuis les cultures jusqu'aux plans d'eau, en passant par les prairies, les joncs et les phragmitaies), qui se traduit par une variété considérable des espèces animales. Une flore remarquable : Les bordures sont le domaine de la vigne, culture ancestrale
et qui supporte bien les inondations de la rivière. Plus
loin s'étendent des friches, des prairies humides et des
prés salés. Sur les berges de l'Aude, des fossés
et des canaux, ce sont des arbres et arbustes (peupliers, frênes,
aulnes, tamaris, cannes de Provence) où certaines espèces
d'oiseaux peuvent nicher. Les étangs sont le domaine des
cannes de Provence, massettes, scirpes et phragmites. L'étang
de Vendres est l'une des plus grandes roselières de France.
Sur les versants des collines, des bosquets de pin complètent
cet éventail végétal. Une richesse ornithologique rarement observée : Lieu de halte de bien des oiseaux migrateurs, cette zone abrite
également une grande variété d'oiseaux nicheurs.
Le secteur le plus riche est l'étang de Vendres qui est
comparable à la Camargue par le nombre des espèces
qui y trouvent refuge. Sur ses 2000 hectares 107 espèces
ont été observées, dont 80 nichent sur place.
Parmi celles-ci, 25 comptent un nombre d'individus rarement atteint
sur un autre site en Europe. 15 espèces figurent sur la
liste des espèces menacées et protégées
par les législations française et européenne.
C'est le cas de la Pie Grièche à Poitrine Rose
dont la moitié de la population de France vit dans cette
zone, et qui a été adoptée comme emblème
par la Coopérative des Vignerons du Pays d'Ensérune. Une valeur environnementale largement reconnue : La richesse écologique de la basse plaine de l'Aude
a été attestée par les études scientifiques
et a entraîné son classement dans des inventaires
spécifiques : Une qualité paysagère exceptionnelle : Les fréquentes inondations ont longtemps dissuadé
de construire des habitations dans la plaine. Elle est donc très
peu concernée par l'urbanisation, les constructions se
limitant pratiquement aux petites granges et abris pour les agriculteurs.
Les villages se sont créés sur les bordures et
les collines. Des vestiges archéologiques et historiques nombreux : La basse plaine de l'Aude et ses abords témoignent d'une occupation ancienne : nécropoles à Vendres, oppidum à Lespignan, aqueduc, villas gallo-romaines du premier siècle, restes d'un temple de Vénus, tombes wisigothiques du cinquième. Des vestiges d'un passé plus récents subsistent également : chapelle de Saint Christol, château de Castrelnau, maisons Renaissance, fontaine publique de Vendres, moulins, bergeries. Les menaces qui pèsent sur ce site : Cet espace est fragile et doit être protégé
pour conserver sa qualité et sauvegarder ses espèces
animales rares qui risquent de disparaître. Or elle a été
gravement menacée dans le passé par des projets
de station balnéaire, de lotissements, d'extension d'urbanisation,
des transformations de granges en résidences. |
1996 : adoption du SDAGE par le Comité de Bassin 2002 : élaboration d' Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) de la Basse vallée de l'Aude |